juin 2025 — Le compte n’y est plus. Ni dans les chiffres, ni dans les intentions.

Le Comité de Groupe du 12 juin a livré son verdict et il est sans appel : le groupe est dans le rouge, et les perspectives sont grises. Très grises. À quelques semaines de l’ouverture des négociations annuelles obligatoires (NAO), une chose est désormais claire : il ne faut pas s’attendre à des miracles. Pas cette année. Et peut-être pas avant longtemps.

Car cette fois, il ne s’agit plus d’un ralentissement passager ou d’une crise sectorielle. C’est bien un décrochage. Une perte nette de 36,7 millions d’euros sur l’exercice 2023-2024, une dégradation continue depuis trois ans et un déficit qui dépasse déjà les 54 millions à fin mars 2025 : le Groupe s’enfonce encore et pendant que les charges explosent, les subventions se volatilisent. L’effet ciseau est bien là, et il tranche dans le vif.

Et pourtant, l’activité est en hausse. Les séjours progressent, l’ambulatoire tire les chiffres vers le haut, l’imagerie reste rentable. Alors pourquoi les résultats plongent-ils ? Parce que les coûts s’envolent, parce que les revalorisations tarifaires proposées par l’Etat sont aussi timides qu’inefficaces. Parce que l’innovation a un prix.

Le plus préoccupant ? C’est que la France, jadis moteur du Groupe, devient son principal point de rupture. Le MCO est sinistré, l’obstétrique en perdition, les maternités sous tension. Et face à cette situation, aucune réponse structurelle. Des réorganisations sont bien envisagées mais à la marge et en tout cas, rien qui ressemble à un plan. Juste une gestion du déclin au cas par cas.

Alors que dire des NAO ? Quelles seront très probablement austères voire vidées de leur sens car comment discuter revalorisation salariale ou de sauvegarde du pouvoir d’achat quand l’entreprise est à ce point, mal en point ?

Comment, dans une telle situation, réussir à mobiliser l'attention de la Direction sur l'attractivité ou encore la fidélisation des salariés quand elle est totalement et uniquement focalisée sur la sauvegarde de la trésorerie, la restauration du résultat, la pérennisation de l’entreprise dans un avenir plus qu’incertain !